Ma tête dans le ciel, mes pieds devalent la 42ème traverse à grandes enjambees . 6 jours de nourriture garnissent mon sac, mon estomac s en réjouit, mes pieds s en plaignent! C est donc le pas lourd mais le coeur léger que nous nous dirigeons vers l antre de Sauron. Le paysage de campagne a  laissé place à une terre plus caillouteuse. Le sol est dur, très dur, la place limitée. Ce soir, ce sera une tente pour deux!

À la nuit tombant, Ben, 1m90, barbe longue, d origine allemande, trampeurs du Te araroa apparaît; et notre binôme devient trinôme pour quelques jours.

 

Le matin, le temps pour nos corps de se réchauffer et pour nos pieds de s échauffer et nous voilà à nouveau transformer en " walking machine ". Le risque de marcher ainsi est de se perdre dans ses pensées , de vivre dans le passé ou de se projeter dans le futur alors que le présent est là , devant nous, tel un cadeau. La nature nous offre sa beauté, la lenteur de la marche nous permet de l apprécier: le bruit du vent dans les arbres, l odeur des herbes ecrasees, la chaleur du sol sous nos pieds...pas un sens n est oublié.

Le passage des 400 km!

franchissement d une riviere

Le Tongariro en fond

quelques km en stop!

Au loin, nous apercevons les portes du Mordor. Majestueux , il domine la  vallée. Nos 60km de marche d approche le convainront il de nous ouvrir ses portes?

 

Nous pensions pénètrer dans le Tongariro par la petite porte: quelques heures de marche, nuit dans une hutte puis traversée le lendemain, histoire de s apprivoiser l un l autre. Mais la météo capricieuse prévue pour le lendemain nous conduit à modifier nos plans. C est donc sans ménagement ( pour nos pieds surtout;-)) et en une seule journée que nous affronterons les forces du Mordor!

les montees...pas toujours facile!

Le soleil brille, les paysages sont lunaires,  les odeurs de l enfer taquinent nos narines. Le Ngaruhue , cône parfait, gît là , face à nous , fier et imperturbable. Pour venir le saluer à ses pieds , il faut le mériter! Transformées en sherpa ( 4,5 l d eau dans les sacs tout de même!), nous franchissons une rivière, avant de grimper mètre après mètre à l assaut du Mordor. Le soleil brille, la montagne fume, le vent forcit ; et c est donc courber que nous arrivons au pieds du maître des lieux. Il salue notre ténacité en se parant de ses plus belles couleurs au soleil couchant. Le Mordor est vaincu, mes chaussures ont dejoue tous les pièges, de la  montagne de sable aux cailloux qui roulent comme des billes, mais y ont laissé une partie de leurs semelles ;-). Un dernier regard vers la  figure emblématique de NZ et nous montons dans le camping car d un couple de hollandais qui nous conduisent gentiment à la ville la plus proche. Mes pieds et mes mollet les remercient!

l equipe!

 

Quelques jours plus tard....

 

Le vent souffle de plus en plus fort, les nuages nous enveloppent par intermittence , on est la  veille de Noël, et j observe les éléments se dégrader à travers la fenêtre de la  hutte. La NZ, comme pour nous faire oublier la  distance qui nous separe de nos familles et amis, nous offre un noël sous le signe de l hiver.
Ça nous aura pris 5 heures de marche pour arriver à notre cabane de luxe, 5 heures d une balade à travers une végétation rappelant les régions du nord de l Europe. La  meteo rend l atmosphère fantastique, la  veille de Noël lui confère un côté magique.

notre hutte de Noel

 

Les kiwis sont peu attachés aux traditions de fin d année , notre menu de Noël s en ressent: chips , guacamole, houmous, pain de mie, boeuf en sauce , riz et la petite touche de Noël, une orange!

mmmmmm!!!;-)

 

Le Ruapehu joue à cache cache  avec les nuages tandis que nous en faisons le tour.Le brouillard intermittent et le ciel gris donne un aspect de bout du monde à là terre du milieu. Montées , descentes et traversées de rivière sur des pont qui balancent sous  nos pas occupent notre journée de Noël et la suivante. Francine est fatiguée , je la laisse dans une hutte et file en stop vers Taumaranui pour aller chercher un colis.
Il y a toujours un petit sentiment de rejet à voir passer toutes ses voitures qui ne s arrêtent pas, serait ce du à mon allure femme des bois;-)!?
Mais au final, le stop, c est souvent l occasion de belles rencontres, un grand père et son petit fils en vacances, James qui écrit de la poésie, un couple de néerlandais qui avant de nous laisser partir souhaite nous prendre en photo, une personne qui s arrête au bord de la route pour ramasser une plante célèbre en Nz pour ses qualités médicinales....C est aussi ça le.voyage à pieds!:-)

 

et le temps passe..

 

Voilà maintenant 4 jours que nous chevauchons la  wanganui river. Enfin chevaucher est un bien grand mot, disons plutôt que nous la descendons en tentant de rester dans notre canoé;-)!

 

3 jours plus tôt.
Après quelques explications plus que sommaires, nous nous lançons, non sans appréhension, sur la  wanganui river. Nos 6 bidons contenant nos affaires de bivouac et pléthore de produits frais bien amarres nous donnons nos premiers coups de pagaie. Quelques centaines de m plus loin, les premiers rapides...Francine à l avant, Céline à l arrière...en deux temps trois mouvements , on avance ...en marche arrière! Oups;-)

2h plus tard, Francine prend les commandes et passe à l arrière. À peine quelques coups de pagaies pour s echauffer  et nous voilà à nouveau dans les rapides. On pagaie dur, les rochers à droite, les arbres à gauche. Un croisement de courant, un coup de pagaie de Francine bien appuyé et hop! nous voilà parti en 360 avec remplissage du bateau!!! Cette belle figure proposée par Francine donne naissance au nom de  notre bateau, ce sera  "three  sixty". En attendant, le canoé à moitié plein d eau, on finit par sortir des rapides pour rejoindre la  berge et vider notre canoé, de ces affaires d abord, de l eau ensuite! et ça faisait à peine 5 minutes qu on avait finit de tout arrimer ;-)!
Cette derniere figure mettra fin à la carrière de Francine à l arrière, les postes sont désormais attribués.
La meteo est à la pluie, notre arrivée au camp est saluée par le tonnerre. Le temps de monter les tentes et un déluge s abat sur nous. Une rivière s écoule sous ma tente, mon tapis de sol surnage dans 5 mm d eau...la poisse:-(!
Le lendemain  est sous le signe de la pluie, la  rivière est haute et boueuse, les courants semblent puissants, c est impressionnant! L avantage, c est qu on aura moins à pagayer .....mais peut-être plus à ...nager;-)!
Nous nous lançons . Petit à petit, on forme une équipe. Notre canoé glisse au milieu des gorges, le bush neozelandais lui donne des allures d Amazone. La  pluie transforme notre aventure en petite expédition!

 

le labeur de fin de journee!

Le réveil est humide mais le soleil semble vouloir jouer les invités surprise. Le temps de déjeuner et le voilà  sur le devant de la scène. Nous laissons nos deux camarades israéliennes rencontrées la veille et nous repartons. Nos premières heures sur la rivière sont véritablement magiques. La nature fête le retour du soleil. La végétation luit, des oies nous dépassent à grands coups d ailes, des canards s envolent à notre approche. L instant est calme, grandiose, absolu.
Quelques heures de bonheur plus tard, une glace à là main, on regarde le soleil se coucher, quelle belle façon de conclure cette année 2013!

 

phrase du jour " tu pagaies ou tu caresses l eau!" entre les moments magiques , on a  aussi beaucoup rigole:-)!

 

Premier jour de l année 2014

 

Nous voilà parties pour une longue journée, 40km de méandres nous attendent!
Le temps est beau, les paysages magnifiques, on est seules sur la rivière. Petit sentiment d aventure au bout du monde:-)
Après 3h30 de pagayage intensif, de suivi de courants, de rapides négociés, nous avons parcourus près de 27 km! Le vent dans le dos nous ayant bien aidees;-) Nous nous hissons hors de notre kayak, épuisées, pour une pause repas bien méritée! L effort intensif du matin a laissé des traces et c est péniblement que nous atteignons, heureusement plus tôt que prévu, notre destination du jour " Downes hut". À peine le temps de décharger et de faire un brin de toilette qu un déluge s abat sur nous, bien au chaud dans notre cabane;-) Si ce n est pas de la chance ça!

 

notre bivouac d un soir: au sec :-)!

en attendant l inversion de maree

Un brin de poésie pour conclure cette si belle aventure

 

Le bonheur au fil de l eau

 

Le bonheur, c est un coin d herbe, un bon livre et le soleil qui nous réchauffe le dos...
Le bonheur, c est le bruit d une pagaies qui caresse l eau, c est un couple de canards qui nous frôle en remontant la rivière, c est le scintillement de l eau au soleil levant...
Le bonheur, ce sont les bruits de la  nature au soleil couchant, c est une sieste reparatrice sur un îlot de cailloux...

 

Écoute, regarde, sens et ressens, c est ça le bonheur:-)

Joyeux Noël et très bonne année à tous...qu elle vous amène beaucoup beaucoup de ...bonheur!