• Malo e lelei!

     

    Tongatapu,  la sereine

     

    19 octobre

      

     Tongatapu, la sereine

     

    13h30 départ vers les Tongas. 1h20 plus tard, me voilà de retour dans le monde polynésien. La première impression qui se dégage en venant des Fiji est une atmosphère de calme et de tranquillité, qui contraste avec le brouillon sympathique des buveurs de kava:-)

    Tongatapu, la sereine

    Les guerriers conquérants d autrefois ont laissé place à un peuple, au premier abord, paisible et acceuillant sans être pressant. Nous prenons nos quartiers dans ce qui est pour nous un luxueux bed and breakfast.

    Tongatapu, la sereine

    Tongatapu, la sereine

    20 octobre

     

    Tongatapu, la sereine

     

    Dimanche 9h30. De la fenêtre de la salle du petit déjeuner,  j observe les gens se rendre en masse à la messe. Les femmes ont sorti leur plus belles robes, la taille ceinte d une natte tressée maintenue en place par une cordelette noire. Les hommes, pour la plupart vêtus de tsulu, jupe déjà rencontrée aux Fiji, portent a la taille un pagne court lui aussi fait de nattes tressées. 

    Je decide moi aussi de répondre à l appel de Dieu. L église est comble, les gens continuent d affluer, nombreuses sont les brebis qui prieront Dieu directement sous les cieux!

    10h Les cloches sonnent, un chant magnifique s élève de l assistance. Je m attendais à une musique entraînante type gospel et ce sont en fait des chants grégoriens qui emplissent l atmosphère. Serais-je tomber dans une eglise catholique? Prêches et chants se succèdent,  en tongien et de temps en temps en anglais. L église est large et moderne, ,micros et ventilateus habillent son plafond. Le discours du prêtre ronronne dans mes oreilles tandis que je m imprègne d une atmosphère qui ressemble beaucoup trop à mon goût à celle,  bien triste et stricte, de nos églises françaises.

    Quand, tout d un coup, je distingue les mots devenus récurrents sur nos ondes radios..."economic crisis"! L'occident s endette et c est le monde entier qui paie l addition...Le prêche religieux laisse desormais place a un discours plus enflammé. Je ne distingue que quelques mots..."mission...middle east...persecution". La politique s invite t elle dans la religion? Difficile a dire..Les gens sont calmes et attentifs,  les enfants s ennuient, des bébés pleurent...

    Les pièces de la quête cliquetent annoncant la fin de la messe...ou pas! Discours et chants reprennent. Ce qui est sûr c est que les Tongiens savent chanter! Une chorale sous la baguette d un maître d orchestre antonne le chant tandis que des voix dans l assitance lui répondent en canon improvise...

    Le garçon assis a côté de moi me tend la main, je la saisie doucement et nous nous receuillons ensemble avant de saluer d une poignée de main et d un sourire les gens qui nous entourent. La messe se termine sur les chants de l assistance et par le don du corps du Christ aux fidèles...J etais bien dans une église Catholique!

    Quelques minutes plus tard, je retrouve Manu. Nous devions aller en bateau sur une île ou faire du vélo,  ce sera ni l un ni l autre. Pas trouvé le quai du bateau, qui se révélera etre juste en face de l hôtel; -) mais sans marquage particulier ( je vous vois venir!),  et le magasin de location de vélos,  comme à peu près toute la ville, a baissé le rideau en ce jour du seigneur.

    22 octobre

     La journée d hier avait pourtant mal commencé. Une sensation de mal être semblait persister au fond de mon coeur. Ce n'est pas toujours facile le voyage à deux, surtout avec des façons d aborder les gens et la vie en général  si différentes. J avais l impression d être prisonnière d un tiers, dépossédée de mon voyage, privée de liberté. Ma frustration augmentant, le clash etait inévitable. Cela aurait pu être moche mais la discussion fut calme et posée. On convient du fait que j ai besoin de temps pour moi, du temps pour penser, du temps pour rêver...Dès l après midi, on mit cela en pratique et je suis partie pour quelques heures a vélo à la decouverte de l île. 

    15h30 la veille

    J enjambe mon vélo du jour. Ma monture et rustique, mon sourire est authentique.  La selle est trop basse, mes cuissent chauffent, le vent siffle dans mes oreilles. Et je suis heureuse:-).

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    C est l heure de la sortie des classes, les enfants en uniforme me saluent d un "bye"! Je leur répond d un sourire.  Ils rigolent. Je me sens pousser des ailes.Je continue. Je pédale dur, les voitures me frôlent,  je garde ma gauche (colonie britannique oblige). Je passe devant le seul et unique golf du pays...Oups...Debout sur les pédales,  je freine ( les freins sont au niveau du pedalier)...Je souhaitais acheter une balle de golf a l effigie des Tongas pour mon papa, je repars avec une belle rencontre

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    et...des indications quant à la route à suivre pour rejoindre la plage. Un demi tour et une bifurcation plus tard, me voilà pédalant tranquilement dans la campagne tongienne, un immense sourire sur le visage et une sensation de bonheur retrouvé m envahit.

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    Attention, vaches et cochons peuvent surgir inopinément! 

    Des "flying foxes", d énormes chauve souris,  me survolent annonçant l arrivée prochaine de la nuit.

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    Je regarde l heure.... 18h! Oups la nuit sera là dans moins d une heure.  Une course s engage avec d un côté Céline et son antique monture et de l autre le soleil et la ligne d horizon! La lumière diminue, je pédale plus fort. La campagne n en finit plus, je demande mon chemin.  Les minutes passent,  mes cuisses demandent grâce...Des maisons à l horizon...ouf, me voila de retour dans la circulation. 

    19h la nuit tombe, je rends mon fidele destrier au loueur de bicylcettes.

    Cette journée fut aussi celle de la demande de visa pour la NZ. Eh oui, l idee fait son chemin de rester plus de 3 mois en NZ et donc obligation d obtenir un visa touristique longue durée. Nous espérons les récupérer avant le 1er novembre, jour de notre départ vers la NZ. Affaire à suivre...

    23 octobre

     Pangaimotu,  journée tranquile entre lecture et écriture sur un petit motu en face de la capitale Nuku alofa. Le temps est à la pluie, nos palmes resteront à l'abri dans nos sacs. 

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    En repassant chercher nos sacs au Band B, on croise David, équipier sur un bateau. Il recherche des gens pour les accompagner en NZ. Je meurs d envie de le suivre mais Francine nous attend chez les Kiwis. La vie est vraiment pleine de belles opportunités! 

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    Le bateau de David à gauche, ca donne envie!

     

     

     

     

    Hapai, la lointaine

    16h30, port de Nuku alofa,  salle  embarquement vers Hapai, archipel quelques centaines de km plus au nord. Les gens discutent, les enfants jouent, des vendeurs ambulants attendent le chaland.

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    Certains passagers portent de longs "Taovala" (jupe en nattes) autour de la taille en signe de deuil. Ces taovalas peuvent egalement être portés pour aller à l église ou faire partie de l uniforme scolaire,  c est clairement un élément essentiel du code vestimentaire tongien. Un oeil sur les bagages, j attends Manu qui est allé acheter  une bouteille de vin pour fêter notre première traversée maritime au Tonga et aussi parce qu on aime bien ca!

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    17h30, les gens se dirigent en nombre vers la porte qui vient de s ouvrir nous donnant ainsi accès au bateau. Les bras s agitent en signe d au revoir, des larmes coulent sur les visages.

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    Je me joints à la mêlée. Le risque de blessure est évident: je suis en tongs et les Tongiens sont le peuple le plus lourd du pacifique. On me dit de pousser pour garder ma place, j essaie surtout de rester dans l axe de la porte...Ouf, me voilà passée...Je suis contente d avoir acheté un billet en premiere classe!

    La cabine est minuscule, la bouteille de  vin nous permettra de bien l apprecier.

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    J ai l impression de voyager à l ancienne,  du temps où les longues traversées en bateau étaient le seul moyen de relier les hommes.

    Dîner au mess avec une partie de l'équipage. C est drôle de voir ces grands gaillards aux allures de joueurs de rugby regarder la TV diffusant un programme de midinettes.

    Le bateau tangue, le vin menace de deborder de mon estomac, je préfère aller me coucher...

     

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    9h arrivée au portde Pangai avec 2h30 de retard et après une nuit agitée tant par les vagues de la mer que par celle de mon estomac!

    Le temps chaud de la matinée laisse place, des que l on met notre kayak a l eau, a de gros nuages. Le menu du jour sera donc eau douce venue du ciel et kayak suivi de eau salée à souhait et découverte du recif à grands coups de palme. Le vent se lève et emporte avec lui nos dernières calories. Une douche chaude et un chocolat chaud viendront me réconcilier avec Pangai!

     

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    24 octobre

    La nuit a été difficile,  la chambre miteuse ,dans laquelle nous avons fait halte, ne laisse passer aucun flux d air, par contre elle accueille volontiers toute une colonie de moustiques. Une bataille fut menée, il y eut quelques victimes mais finalement vers 3h du matin, fatiguée,  j'ai rendu les armes et perdu la guerre...Bilan: une dizaine de piqûres de moustiques( ou de puces difficiles à dire) au réveil. 

    Aujourd'hui,  le soleil est de retour, l' île est plate, nous partirons donc decouvrir le nord de Lifuka ( notre motu) a vélo, en compagnie de Guillaume,  un français rencontré chez deux gallois sympathiques qui nous avaient loué le kayak la veille.

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    Cimetière

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    Traversée d un village

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    Les différents bleus du lagon appelle à la baignade, l unique route  est bordée de cocotiers,  bananiers, papayiers (stef la blonde...ok je l admets ici ca n'a pas le goût de vomi!) et ...de toiles d araignées géantes ayant elues domiciles entre les câbles electriques!

    LesMalo e lelei!

    Les enfants nous saluent et nous tendent la main pour un "give me 5" à la mode americaine. Deux d entre eux m accompagnent sur un bout de chemin dont un courant à mes côtés.  J immortalise la naissance de deux sportifs avec une petite photo, ce qui me vaut de beaux sourires et des rires de joie.

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    Le soleil continue de chauffer, on sarrête dans un resort pour boire un verre et profiter de la magnifique plage. Hélas,  ici aussi, les fonds sous marin sont pauvres en poissons et les coraux sont morts à près de 80 pourcents. C'est bien triste de voir de tels dégâts dans un endroit si reculé !

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    Ok, je l admets, c'est plutôt sympa ici!

     

     

    2h plus tard, me voilà de retour sur le bateau.

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    Notre cargo

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    Bilan du sejour à Happai: près de 24h de bateau, 36h sur place et peu de choses à faire ( les baleines à bosse ayant déjà quitté les lieux)....à trop courir après le temps, on finit par se perdre...

     Après une prière au haut parleur ( c est un pays tres croyant!), nous prenons la mer installés dans notre cabine. Seul un rideau nous sépare de nos voisins.

    (C'est très luxe par rapport à la version sans cabine où le voyage se fait soit sur un siège soit sur des nattes dans une promiscuité certaine)

    Nous avons le plaisir d entendre un de nos voisins chanter un tube à la mode...à l église! J'espère que sa ferveur sera moindre que celle de notre voisin de chambre de l aller qui, à 3h du matin, s etait mis à prier Dieu en chanson et à plein poumons! 

    9h du matin. Entre le haut parleur qui lance une prière de temps en temps et les gens qui sont aussi bruyants à 3h du matin qu en pleine journée,  la nuit a été difficile...

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    Me voilà sur le pont, je sors doucement de mes rêves en regardant la mer. Un mélange d odeur de nourriture, de transpiration et de poubelle chatouille mes narines. Le bateau est parsemé de divers détritus,  reste peu glorieux de la vie ordinaire. Le contraste est saisissant entre la tranquille immensité de la mer et la promiscuité forcée sur le bateau. 

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    A 1km de l' arrivée, nous croisons le bateau qui devait nous amener sur Eu'a, notre prochaine étape. Les 4h de retard de notre cargo auront eut raison de notre programme bien ficelé! Ce n'est que partie remise...

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     Eu'a, la verte

    27 octobre

    Je me reveille sur Eu'a, une île à 3h de bateau de Nuku'alofa, dans un chalet en bois au milieu de la végétation. L océan scintille a travers les volets à claire voie. L hôte qui nous accueille est pour le moins atypique: une sorte de Robinson des Tongas! Il a tout fait lui même, des chalets à la moindre chaise  en passant par le four à pizza.

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     Le petit déjeuner est appétissant et dans la même ligne: gelée de goyaves et de fruits de la passion, beurre de lait de coco, crêpes à la noix de coco,...Tout est fait maison! Mmmm!!!!

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    Notre hôte,  wolfgang, d origine allemande (vous aviez deviné:-)), nous parle de ses différentes vies en tant que moniteur de plongée et de sa rencontre avec Dieu. Une sérénité se dégage du personnage, la foi éclaire son visage. Heureux les croyants, ils ont trouvé leur paradis! Je l'écoute avec respect mais ne peux m empêcher de douter...Mon bonheur est ailleurs (à défaut de la vérité; -), n est ce pas Mulder...bon là je vous l'accorde il faut être fan des séries tv des années 90 pour comprendre!). 

     

    28 octobre.

    On s ennuie ferme sur Eu'a, les baleines ont abandonné leur poste, reste quelques plongées hors de prix pour aller voir une grotte et quelques rares poissons! On finit par opter pour l option visite de l île,  nous revoilà en mode touriste.

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    On monte dans un 4×4 et direction le sud de l île au rythme des trous et des bosses!  Tel des japonais armés de nos appareils photos, on roule, on s arrête, on marche éventuellement 1/4 d heure au pas de charge ( qu est ce qu il a ce guide? un peu plus et il va finir par me perdre au milieu de la végétation) et CLIC, c'est dans la boite!  Nous avons donc dans le désordre

    Grottes en bord de mer

     

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    Promenade dans la jungle

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    Une fougère qui a pprisndel EPO!

    Vue sur les falaises

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    Il est bizarre,  cet arbre:-)

    Plages paradisiaques

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    Repas local ( le truc à gauche , c est de la noix de de coco germée,  la texture est spongieuse, c est surprenant )

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    Quelques perroquets et chevaux sauvages nous font le plaisir de faire quelques apparitions.

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    Mais ce n sont pas les seuls, les moustiques, eux aussi, nous ont vu arriver de loin et ont prélevé leur du (et même un peu plus! ).

    Nous rentrons dans notre fare allégés de quelques pangas ( monnaie locale) et riche de tout nouveau boutons; -)

    Quelques heures plus tard,  le  soleil s en est allé et un moment de poésie s installe. Nous rêvons en regardant le feu se consumer au rythme des histoires passées. Au loin, les cocotiers se detachent des cieux etoiles ...Une soirée dans la sérénité.

    29 ocotbre

    Dans 3 jours, nous serons chez les kiwis...Comme souvent entre deux aventures, l ennui s installe... le temps se deroule au ralenti et pourtant je ne peux m empêcher de penser qu il faut apprécier ces moments sans contrainte et sans but, qui ne seront bientôt plus que des souvenirs,  une fois lancés dans notre longue marche. Je m adapte à ce rythme,  m'occupe d un rien...lire, écrire,  nager, manger....Je rêve d'un bon steak avec quelques légumes...Moi qui croyais me refaire une santé sous les tropiques entre fruits frais et poissons grillés,  c'était sans compter sur le regime anglais! 

    30 octobre

    4h du matin, c est sous un temps maussade et entre les averses que nous quittons Eu'a. La nuit est noire, les visages a moitié endormis. Nous prenons place a bord d un  bateau d une vingtaine de mètres de long, plus dédiés au transport de marchandises que de passagers.  Des gens sont allongés partout où cela est possible tentant de finir leur nuit trop courte. Je m assois sur un siège mal fixé au sol. J attrape un livre et me retrouve en Somalie aux côtés de Bernard Kouchner. Le bateau avance tranquilement.  La houle croisée et mon siège à bascule finiront par avoir raison de mon estomac :-(. Un grand bol d air s impose! Quelques poissons volants viendront égayer la grisaille du jour se levant.

    2h et un petit somme plus tard,  nous revoilà à Nuku alofa pour apprendre que nos passeports ornés de visas néo zelandais tout neuf nous attendent à l ambassade:-)

    Un petit tour sur internet et nous apprenons que le troisième larron de l aventure ( qui est une larrone..Francine;-))est en route  vers le pays des kiwis ( pas les fruits, ca cest les kiwifruit, ca les vexe!). Je suis partagée entre excitation d en découdre et inquiétude devant l ampleur du défi.  Me voilà au pieds de 1680km de marche! :-)

     

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