9 janvier

Après 3 nuits au Tamara lodge ( pas trop d enthousiasme c est juste un backpacker hostel;-) ), pour renouer avec la civilisation et rattraper quelques heures de sommeil englouties par la rivière, on quitte la jolie ville de Whanganui  pour aller rejoindre là ville principale du Manawatu ( j adore  les noms de la  région...enfin quand j arrive à les prononcer;-)), Palmerston North.

 

Sur le papier, les deux villes sont relativement proches, le Te araroa a décidé qu il nous faudrait parcourir 100km pour les relier! C est sur un rythme soutenu que notre petit groupe multiculturel fait ses premiers pas ensemble.

Pause dejeuner, mmm!!!!

La première journée est partagée ante Sh1 ( l A9 taille kiwi) et petites routes. Mes pieds souffrent . Le macadam est dur, très dur et les bords de route ne sont pas assez aménagés pour pouvoir y trouver refuge . Après 33km, mes pieds hurlent de douleur et le reste de mon corps est trop épuisé  pour en rajouter.

Le petit rayon de soleil de la  journée: on sonne à une petite maison pour demander de l eau ( eh oui c est notre préoccupation principale souvent...ou va t on trouver de l eau?), une vieille dame nous accueille et nous repartons nos bouteilles remplies et des oeufs dans le sac à dos pour le dîner! Chouette, ce soir ce sera oeufs à la coque! C est luxe:-))

 

Le lendemain.

Un de mes pieds porte les stigmates de la veille, deux belles ampoules, sur mon talon et ma voûte plantaire, tronent désormais sur mon pied gauche. Aie! heureusement les 20 premiers km se font sur une belle plage de sable noir battue par la mer marron d'un côté et hébergeant un cimetière de bois flottés blanchis par le soleil de l autre. La douce lumière rajoute à la beauté du lieu.

le passage des 700km!

 

 

Nous quittons la  plage pour un sentier facile à l ombre d une forêt de pins pour finir les derniers km sur une petite route. La pluie fini par tomber alors qu un backpacker nous ouvre ses portes.

32 km parcourus, le sac à terre, allongée sur un vrai lit...ah, c est trop bon!

Le lendemain , rebelotte : 35km à parcourir dont...35km de route! 25km et 6h de marche plus tard, mon ampoule est passée en phase d expansion, mes pieds ne supportent plus le béton, mon corps tout entier demande grâce;-)...Les dix derniers km se feront en stop...euh en bus puisque c est le.bus de ville qui finit par nous prendre alors que nous faisions du stop?!

90km en 3 jours...joli score tout de même:-)

Aujourd' hui, mon talon est douloureux, le temps est à la pluie, ce sera une journée repos et ciné. C est bien agréable de temps en temps de redevenir citadin. Sara, une trampeuse américaine nous fait la surprise d être en ville. Sara, c est un humour perçant, une vision positive de la vie, un regard poétique sur le.monde...Quelle belle. personne! Le repas de midi se transforme en joyeuses retrouvailles et en franche partie de rigolade:-)

 

 

13 janvier Palmerston North levin  66 km en 3 jours

 

Petit à petit, la fin de ce voyage, le bout du chemin se rapproche. Suivant les jours et mon état de forme, je l attends avec enthousiasme ou sérénité, comme une simple étape sur ce long trail, sur mon chemin.

 

800km dans les jambes et je trouve toujours cet excitement à avancer, ce petit feu au fond du coeur qui vous donne l impression d avoir des ailes et de voler sur les sentiers, cette joie qui inscrit pendant des heures un petit sourire sur le visage alors que j évite les pièges du bush. Même  si de temps en temps , une route trop dure pour mes pieds,une journée trop longue ou tout simplement une fatigue générale rend chaque pas difficile et j avance alors plus parce qu il le faut  que par plaisir. La  solution dans ce cas là est, pour moi, de distraire l esprit des souffrances du corps par l humour ou la musique en général:-)

 Un petit tour dans le bush?

Les nombreux...trop nombreux passage de riviere

 

 Petite apparte :-)

 

Et voilà quelques " phases du jour" de Francine cette fois ci.
Un jour difficile pour moi " Si je ralentis encore, je vais m asseoir!"...merci Francine pour ces qques mots d encouragement;-)

 

Une autre, un soir au bivouac alors que sa tente  ( sans moustiquaire ) était envahie par les sandflies  ( pour ceux qui ne connaissent pas c est tout petit, ça mort et ça gratte horriblement pendant 15 jours)

" J ai fait un carnage, je passe maintenant à la frappe chirurgicale!"

 

et enfin de temps en temps quand on marche d'un bon pas ...ou pas  " On est des vrais, des purs, des durs, des tatoues au malabar";-)

 

Bon j arrête là les moments d une intense spiritualité et je reprends le récit...

 

 

La chance continue à nous accompagner, notre dernière journée sous le signe de l humidité se termine en stop pour rejoindre Levin, ville la plus proche et destination du jour. Seule et unique voiture sur cette route déserte, un couple de français, perdus s arrête et nous ramène vers la ccivilisation et une petite journée de repos après 3 jours dans le "bush".

 

Deux jours plus tard...

À l est, le Te Araroa et 3 à 6 jours de bush, à l ouest, la plage et un ciel qui se dégage. Après 3 s de réflexion, sac à dos sur le dos, on tourne le dos pour 2 jours au long chemin et nous prenons la direction du soleil couchant...à pieds tout de même;-). Une quinzaine de km pour sortir de la ville et atteindre la plage...

 

Poussés par le vent, les nuages s entassent sur la montagne  et enveloppent nos amis trampeurs pendant que l on profite d un beau soleil en bord de mer .

Des centaines de medures sont  parsemées sur le sable.

Nous enchaînons les km. De temps en temps, une meduse éclate sous nos pieds faisant un bruit caractéristique. Clac!, comme du papier à bulles qui finirait sa vie entre nos doigts.

Nous traversons plusieurs rivières, pieds nus souvent, avec les chaussures parfois et donc pieds mouillés ensuite;-).

Je juge mal de la profondeur de la dernière rivière, mon appareil photo en paie le prix., de l eau jusqu' en haut des cuisses pour moi, une mort par noyade pour lui.

Juste avant le drame...ca n a pas l air si profond?Si?

Heureusement la carte SD, avec toutes les photos du Te Araroa, ne se plaint pas de ce bain forcé. Ouf!

 

27km, 33km...j avale les km...et les steaks à chaque arrêt;-). La plage et la campagne laisse de plus en plus souvent place au bitume. Wellington se rapproche.

 

Fatiguées mais ravies  nous parcourons les 30 derniers km qui nous sépare de Willy, comme dise les kiwis . Et Willy, en ce dernier jour porte bien son nom, un vent soufflant en rafale, nous accompagne pour nos derniers pas sur le Te Araroa ensemble.

 

 

 

Et voilà! près de 1000km parcourus à pieds, 1000km d aventure, de difficultés, de partage, de moments de joie, de doute, de bonheur...de vie tout simplement.

 

Le lendemain, j effectue en compagnie de Sara les derniers km qui nous sépare de l extrême sud de l île du Nord de la NZ.

ca souffle !

Et voila, 1000km et la fin de l ile du Nord...joli parcours!

Elles ont bien merite une petite photo!

 

 

Le Te Araroa, c'est fini!

 Pour ceux qui veulent savoir ce que ca fait de faire 1000km...pour des chaussures!

Adieu, les filles!

20 janvier  eh oui c est mon anniversaire! et ce sera aussi une soirée mémorable en compagnie de Francine, Sara, Peter , Manu et Ben qui nous ont rejoint. Merci à eux! et à Francine qui partage ses victuailles  venues de France et qui nous attendaient en poste restante. Mmmm!!!

Petites photos d une soiree tres reussie

 

Maintenant il me reste un mois de repos, de farniente et de visites pour réfléchir à tt ce que ce voyage a pu m apporter.Laissons faire le temps...

 

23 janvier

 

La meteo pluvieuse et venteuse de ces derniers jours a laissé place à un beau soleil. C est d autant plus difficile de voir partir Francine, Manu et Peter vers l île du sud. Pour la première fois, je regrette sincèrement de ne pas poursuivre l aventure.

la french team reunie une derniere fois!

Adieu les trampeurs...non non je ne pleurerai pas!

 

Le passage du randonneuse au long cours au touriste de base s avère plus difficile que ce que j avais imaginé. Seul mes pieds douloureuses me rappellent les difficultés de ces dernières semaines et se réjouissent de la période de farniente qui les attend.

En quelques minutes, le bus avale les km si lentement parcourus à pieds. Je remonte le temps à la vitesse du moteur à explosion.

Revenir à des vacances classiques me semble si insipide, si artificiel...

 

 

27 janvier L heure des bilans?

 

Petit à petit, je me rapproche d Auckland et le long chemin se transforme en un grand tout dans mon esprit. Ou sont passés les petits et les grand moments qui mis bout à bout m ont permis de traverser un pays tout entier? Heureusement photos et écrits sont là, à là fois guides de mon passé et maîtres de mon futur.

quelques pensees sur le chemin...

 

Le te Araroa, c est des grands moments ou chaque particule d air vous remplit de joie, ou toute votre âme semble être habitée par le bonheur...

 

Le Te Araroa, j y ai souffert, ris, transpire. J y ai été la reine du monde et le plus pitoyable des rampants . J ai douté et me suis révélée. J y ai usé mes semelles et trouvé des amis.

 

Alors une grande marche pour quoi faire?

 

Je ne me suis pas vraiment posée la  question avant de partir. J en avais envi tout simplement. Une petite flamme au fond de mon cœur brûlait de vivre une grande aventure.

 

Et maintenant?

 

 

Marcher au long cours, c est se donner le temps de renouer avec l essence de l humanité, c est s exclure du monde pour en être plus proche que jamais, c est embrasser le présent et vivre chaque instant intensément.

Communier avec la nature, c est laisser son corps s ancrer dans le présent et son esprit se nourrir de la beauté du monde.